Focus mensuel sur le marché de l'huile: Mars 2025

RAPPORT SUR LE MARCHÉ EUROPÉEN DE L'HUILE D'OLIVE - Fevrier 2025

Faits marquants du marché - Espagne

Février est habituellement le dernier mois de la récolte des olives fraîches. Cependant, le temps pluvieux a prolongé les procédures de récolte pendant tout le mois et les données de l'AICA devraient montrer des volumes élevés de production d'huile d'olive fraîche. Ci-dessous, nous effectuons une analyse approfondie du rapport de l'AICA pour le mois de février, y compris des commentaires d'experts sur le marché de l'huile d'olive en vrac.

Conditions météorologiques

Le mois de février a été marqué par d'importantes précipitations dans toute l'Espagne, une tendance qui s'est poursuivie au début du mois de mars. Ces pluies ont considérablement amélioré les niveaux des réservoirs d'eau, créant des conditions favorables pour les oliveraies. Par conséquent, les perspectives pour la prochaine saison de croissance semblent positives et l'on s'attend à un développement sain des arbres.

Les pluies abondantes ont surtout permis de reconstituer les niveaux des réservoirs, qui avaient atteint des niveaux extrêmement bas ces dernières années. En Andalousie, région au cœur de la production d'huile d'olive en Espagne, le niveau des réservoirs est passé de 38,91 % à 43,23 %, ce qui représente une amélioration significative de la disponibilité de l'eau. Cette augmentation permet de garantir l'irrigation pendant les mois secs de l'été, réduisant ainsi le risque de stress hydrique pour les oliviers.

La prochaine période cruciale pour les oliviers sera la floraison, entre fin avril et mai. Si les températures restent chaudes et stables, les conditions pourraient être optimales pour une forte floraison, ouvrant la voie à une récolte potentiellement meilleure. Toutefois, des vagues de chaleur soudaines ou des périodes de froid inattendues pourraient encore avoir un impact sur la production.

L'état actuel des réservoirs en Espagne est détaillé dans le graphique suivant :

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Consommation

Comme indiqué dans notre précédente publication, le mois de décembre a été marqué par une intense activité de récolte, mais les pluies persistantes du mois de janvier ont ralenti cette tendance. Les volumes récoltés en janvier ont atteint 341 490 tonnes, soit une diminution de près de moitié par rapport au mois précédent.

À la fin du mois de février, la production totale de la campagne 2024/2025 avait atteint 1 385 337 tonnes, la récolte de février ayant contribué à hauteur de 150 769 tonnes. Entre-temps, les stocks totaux s'élèvent maintenant à 1 100 113 tonnes, les entreprises de conditionnement détenant 200 062 tonnes et les agriculteurs 884 020 tonnes.

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L'activité du marché est restée soutenue malgré la prudence des achats. La production de février, qui comprend à la fois la consommation intérieure et les exportations, s'est élevée à 109 988 tonnes, soit un peu moins qu'en janvier, mais toujours à des niveaux d'échanges élevés. La production mensuelle moyenne pour 2025 s'élève désormais à 113 073 tonnes, ce qui renforce la stabilité du marché malgré la résistance initiale des prix et les incertitudes liées aux conditions météorologiques.
Dans l'ensemble, si l'amélioration des niveaux de production et la solidité des stocks assurent la stabilité de l'offre, les conditions météorologiques avant la floraison restent un facteur clé à surveiller dans les mois à venir.

Notre point de vue

Les dernières données indiquent un redressement significatif de la production. La baisse des prix au détail stimule la consommation et, si cette tendance se poursuit, les stocks de fin de campagne pourraient être inférieurs aux prévisions initiales.

La production totale devrait atteindre 1,4 million de tonnes, garantissant une offre suffisante pour l’année à venir. Cependant, la répartition des stocks reste déséquilibrée, les producteurs détenant plus de 80 % des volumes disponibles. Les entreprises de conditionnement, quant à elles, maintiennent une approche prudente, achetant uniquement les quantités nécessaires pour faire face à leurs engagements immédiats.

La disponibilité d’huile d’olive vierge extra (HOVE) de haute qualité en Espagne reste limitée, ce qui stimule la demande d’HOVE grecque, qui continue d'afficher un prix supérieur. Par ailleurs, la production tunisienne apparaît comme un facteur susceptible de perturber les prix à moyen terme, en raison de sa capacité de stockage limitée, tandis que la Turquie affiche également des niveaux de production solides.

Au cours des prochains mois, la volonté des producteurs de vendre jouera un rôle crucial dans l'évolution des prix. Toutefois, compte tenu des paramètres fondamentaux actuels du marché, il semble qu'il y ait peu de chances que les prix baissent de manière significative à court terme.

Principaux développements en Grèce

Le marché grec de l'huile d'olive reste stable, avec des prix qui se maintiennent à des niveaux élevés malgré les variations régionales. Les producteurs continuent à se montrer réticents à vendre aux prix actuels, préférant attendre Pâques, une période où la demande est généralement plus forte. Alors que certaines régions ont connu de légères augmentations de prix en raison de l'offre limitée dans les usines, d'autres ont enregistré des baisses mineures. Toutefois, à la suite de la publication des dernières données de l'AICA, les prix ont montré des signes de stabilisation. La récolte touchant à sa fin, les acteurs du marché surveillent de près l'évolution des prix, car les producteurs restent prudents et ne s'engagent pas sur des ventes inférieures à leurs objectifs.

À l'avenir, la période post-récolte et la prochaine saison de Pâques seront déterminantes pour l'évolution des prix. De nombreux producteurs s'efforcent d'obtenir un prix de 5 €/kg ou plus, anticipant qu'une réduction des disponibilités dans les mois à venir pourrait faire grimper les prix. Toutefois, la résistance des acheteurs pourrait créer un environnement commercial plus prudent, empêchant une augmentation rapide des prix. L'offre limitée dans les huileries, combinée à la grande confiance des producteurs, suggère que le marché grec restera stable, mais sensible à l'évolution de la demande et aux tendances des prix internationaux.

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