La pomme de terre est la 3e culture la plus importante au Kenya. La culture fait face à une myriade de défis et d'opportunités tout au long de la chaîne de valeur. Les pommes de terre sont couramment cultivées par des petits exploitants sur des petites parcelles allant jusqu'à 0,6 acres (0,25 hectares). Il existe de nombreuses variétés au Kenya, cultivées pour différents marchés cibles.
Les variétés de pommes de terre se classifient facilement en fonction de leur couleur, de leur maturité, de leur résistance aux maladies et de leur utilisation. Nous avons les variétés blanches et rouges. Elles peuvent également être classées en fonction de leur teneur en matière sèche et de leur but d'utilisation. Par exemple, certaines variétés sont idéales pour la cuisson au four, la friture et les purées (variétés de table). Les variétés présentent des caractéristiques différentes, telles que des niveaux variés et une spécificité de résistance ou de tolérance (ou de sensibilité) à divers pathogènes, ravageurs ou stress abiotiques (par exemple, sécheresse, gel, etc.). Il est important de noter que les variétés blanches sont particulièrement sensibles à la chaleur et à la lumière.
Le cultivateur doit toujours choisir une variété qui correspond aux besoins (caractéristiques de qualité) du marché cible dans lequel il souhaite vendre le produit final. Par exemple, bien qu'il existe des variétés de pommes de terre pour plusieurs usages, beaucoup sont plus adaptées à des objectifs spécifiques comme la production de chips ou de frites, de purées (variétés de table) ou de production d'amidon. Les variétés cultivées pour produire des frites nécessitent une teneur élevée en matière sèche, ce qui réduit l'absorption de l'huile de cuisson lors de la friture. Celles destinées à la purée nécessitent une teneur élevée en eau. Le goût varie parmi les différentes variétés.
Après avoir déterminé le marché cible, les agriculteurs doivent fournir des semences certifiées pour commencer leur culture. Au Kenya, nous avons 52 variétés de semences enregistrées. Le Kenya Plant Health Inspectorate Service est l'organisme autorisé qui licence, certifie et enregistre les semences au Kenya. La demande de semences certifiées au Kenya est très élevée. Seuls 5 % des 1,5 million d'agriculteurs plantent des semences certifiées, tandis que le reste utilise des semences recyclées collectées lors de la saison précédente. Cela a cependant entraîné une production réduite en raison de la mauvaise santé et de la vigueur des semences. La production moyenne par acre est de 8 à 12 tonnes par acre au Kenya. Cependant, de nos jours, des entreprises lancent de nouvelles variétés sur le marché promettant des rendements de 15 à 20 tonnes par acre. Les pommes de terre sont vendues en sacs de jute pesant environ 87 kg à 100 kg. Cela n'est pas standardisé car l'emballage dépend des exigences de vente. Nous ne saurions trop insister sur l'importance d'utiliser des semences certifiées comme matériel de plantation.
Les agriculteurs doivent être formés pour appliquer de bonnes pratiques agricoles et reconnaître l'importance d'utiliser du matériel de propagation de haute qualité et exempt de maladies (semences de pommes de terre). Les agriculteurs doivent également comprendre l'importance de réaliser un test pathologique sur leurs fermes pour s'assurer qu'ils connaissent bien leur sol. En 2019, nous avons effectué un test pathologique avec des agriculteurs locaux dans ma région. Nous voulions déterminer la présence ou non de nématodes à kystes dans les sols. Nous avons prélevé des échantillons de 23 fermes, et ils étaient tous infectés. Cela a confirmé l'importance de toujours effectuer un test pathologique sur nos fermes de temps en temps (en particulier lorsque nous avons des symptômes visibles dans la culture) ou avant d'établir une nouvelle culture. Le problème est devenu significatif car les producteurs de pommes de terre de ces 23 fermes ignoraient le problème et utilisaient constamment les mêmes pommes de terre sensibles et infestées.
Maintenir la santé des semences de pommes de terre au niveau de la ferme est une tâche exceptionnellement difficile au Kenya (et dans d'autres pays) puisque les petits exploitants ne sont généralement pas suffisamment informés et équipés pour respecter les normes établies pour garantir qu'ils puissent cultiver des pommes de terre sans maladies. Par exemple, le contrôle des pucerons est un défi au Kenya. Les pucerons transmettent le virus de l'enroulement des feuilles de pomme de terre (PLR). Ce virus cause une réduction significative de la production de pommes de terre et est transmis par le matériel de propagation aux plants descendants.
En fonction de ces divers facteurs, nous recommandons aux agriculteurs d'utiliser des semences certifiées auprès de commerçants légitimes. Nous notons ce qui suit :
- Les différents pays ont des normes différentes pour leurs agriculteurs. Il est donc important de suivre les directives établies dans votre pays et d'acquérir des semences certifiées.
- Le coût d'achat des semences de pommes de terre représente 50 % de vos coûts de production ; prenez donc soin de votre culture pour réduire les coûts lors de votre prochaine saison de plantation.