Taille du cacaoyer

Taille du cacaoyer
Cacaoyer

Benjamin Akane

Agriculteur spécialisé dans le système cacaoyer ghanéen

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Dans la culture du cacao, la taille est considérée comme une mesure essentielle pour augmenter le rendement. Cependant, la manière dont elle affecte la croissance et le rendement du cacaoyer et la manière dont ces derniers sont influencés par la taille de l’arbre et la concurrence sont mal comprises. L’entretien du cacaoyer comprend trois types de taille :

  • la taille phytosanitaire pour lutter contre les maladies,
  • l’élimination des scions, et
  • la taille d’entretien annuelle pour la formation de la couronne.

Selon Emmanuel Mireku Osei et al. (2017), la taille des arbres d’ombrage dans le système agroforestier a eu lieu pour la première fois en 2013 au Ghana. Elle s’est poursuivie ensuite annuellement avant la taille de conservation du cacao en fin de saison sèche entre août et septembre (pour l’hémisphère nord et les zones proches de l’équateur). Les arbres ont été entretenus en coupant les feuilles et en remplaçant les pseudo-tiges selon les besoins. Par rapport aux arbres non taillés, les arbres taillés peuvent retrouver l’interception de la lumière après une saison de croissance tout en conservant une distribution verticale de la lumière plus uniforme. L’élagage a amélioré l’efficacité de la quantité de lumière qu’un arbre peut intercepter, ce qui s’est traduit par une interception moyenne de la lumière plus élevée par unité de surface foliaire et par une plus grande quantité de lumière atteignant les feuilles situées plus haut dans la couronne des arbres élagués que des arbres non élagués. Avec une pénétration accrue de la lumière dans la couronne et moins d’auto-ombrage, l’intervention d’élagage a modifié avec succès l’architecture des arbres vers une structure en forme de coupe plus ouverte. Comme pour d’autres cultures, les arbres ayant une structure à centre ouvert ont une efficacité d’interception de la lumière supérieure à celle des arbres à centre fermé. Une conclusion similaire a été obtenue pour des pêchers simulés à centre ouvert en utilisant une approche de modélisation 3D dans les cacaoyers (Willaume et al., 2004 ; Tang et al., 2015).

En raison des disparités potentielles dans la surface foliaire totale entre les arbres taillés et non taillés, une augmentation de l’efficacité de la collecte de la lumière n’équivaut que parfois à une amélioration du rendement. Cependant, Yapp et Hadley (1994) ont constaté que dans une plantation de cacao mature avec une canopée fermée, la pénétration de la lumière à travers la canopée avait un impact plus important sur le rendement que l’interception de la lumière. Le cacaoyer est une espèce tolérante à l’ombre, c’est pourquoi la diminution de la surface foliaire complètement exposée à la lumière tout en augmentant le taux de photosynthèse des feuilles ombragées peut améliorer l’absorption du carbone. (Almeida et Valle, 2008). Selon Lahive et al. (2019), un rayonnement élevé peut provoquer une photoinhibition et des photodommages, ce qui pourrait réduire la quantité de carbone que ces feuilles absorbent.

L’élagage entraîne un ajustement rapide de l’interception de la lumière qui, par rapport aux arbres non élagués, a été lié à une augmentation de l’activité de rinçage des feuilles. Cette dernière est fréquemment observée dans les cultures arboricoles soumises à l’élagage, notamment les pommes, le cacao et les mangues (Leiva-Rojas et al., 2019). (Fumey et al., 2011). De manière générale, plusieurs mécanismes compensatoires pourraient jouer dans la croissance végétative rapide en réponse à la taille. Selon les stades phénologiques, l’intensité et le type de taille, l’importance relative de ces facteurs varie (Davie et al., 2000 ; Sharma & Singh, 2006 ; Fumey et al., 2011). Des mesures de photosynthèse, de teneur en amidon et de flux de sève sont nécessaires pour distinguer les contributions des éléments qui ont contribué à la croissance compensatoire observée.

Les grands cacaoyers voisins ont limité l’importance de la chasse d’eau. Ce résultat est cohérent avec la découverte de Mayer (1972) selon laquelle les cacaoyers situés au milieu d’un peuplement rougissaient plus fréquemment que les arbres isolés. Lorsque l’on considère uniquement les arbres entretenus, l’impact négatif de la présence de grands voisins est plus prononcé chez les arbres ayant subi un élagage plus important que chez ceux ayant subi un élagage plus léger. L’élagage plus sévère a probablement enlevé plus de biomasse photosynthétique pour limiter le potentiel de développement compensatoire. La présence d’arbres voisins plus grands peut avoir entraîné une diminution des réserves stockées (Anten et al., 2003). Des recherches approfondies sur la poussée foliaire en relation avec les concentrations d’hydrates de carbone non structurels qui prennent en compte l’intensité de la poussée foliaire (c’est-à-dire le pourcentage de branches qui poussent, le nombre de feuilles par poussée foliaire) en plus de l’activité de poussée foliaire pourraient apporter plus de lumière sur ces réponses compensatoires, car il est bien connu que la production de nouvelles feuilles chez le cacaoyer dépend fortement des hydrates de carbone stockés (Machado & Hardwick, 1988 ; Taylor, 1988). L’épuisement total des réserves dû à des opérations de taille fréquentes peut rendre les arbres moins résistants à des conditions climatiques défavorables ou à des infestations de ravageurs (Kobe, 1997). Il est donc crucial de comprendre comment la dynamique des hydrates de carbone non structurels réagit à l’élagage dans des essais pluriannuels. Enfin, des recherches supplémentaires sur les interactions taille-engrais sont nécessaires pour proposer des recommandations de taille spécifiques pour les champs non fertilisés, en raison de la faible fertilité du sol dans les champs de cacao des petits exploitants (Ali et al., 2018) et de la possibilité que la limitation des nutriments puisse modifier les réponses compensatoires et la compétitivité des plantes (Hawkes & Sullivan, 2001).

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