Protection des bananiers – Ravageurs communs des bananiers

Nématode fouisseur

L’infection nématodique la plus importante des bananes au niveau mondial est le nématode fouisseur, Radopholus similis. Le nématode des terriers est l’un des nématodes ravageurs des plantes les plus strictement contrôlés. L’infection par le nématode fouisseur entraîne une maladie de renversement des bananes qui détruit les tissus racinaires, laissant les plantes avec peu ou pas de support et une capacité réduite à absorber l’eau et à transférer les nutriments. Des lésions sombres et nécrotiques sur le système racinaire sont le moyen le plus facile de repérer les symptômes du nématode fouisseur. Semblables à celles provoquées par Helicotylenchus multicinctus. (11)

La plupart des nématicides sont difficiles à utiliser, en particulier s’ils doivent être injectés dans le sol ou s’il s’agit de fumigants. Beaucoup sont chers, fréquemment appliqués et dangereux pour l’homme. Ils ne sont pas conseillés aux petits exploitants pour ces raisons, en plus du fait qu’ils nuisent à l’écosystème en détruisant tous les organismes du sol. Les traitements des bananiers et/ou du sol avant la plantation sont importants pour réduire ou retarder les effets du nématode fouisseur sur la culture. (12)

Puceron (Pentalonia nigronervosa)

Minuscules pucerons de forme ovale, de couleur brun rougeâtre à presque noire. Les ailes antérieures des formes ailées sont proéminentes et contiennent des veines de couleur foncée. Deux extensions distinctives à l’arrière de l’abdomen sont une caractéristique des pucerons. Sur le pseudo-tronc (des bananiers), derrière les bractées des feuilles et entre les bractées du régime et la tige ramifiée, on trouve des colonies de stades adultes et immatures. En outre, on peut trouver des colonies sous les bases des feuilles près du sol ou dans les feuilles supérieures dépliées des jeunes plantes et des drageons. Il est rare que l’insecte se nourrisse directement. Les dommages causés par le miellat et la croissance de la moisissure fuligineuse ne se produisent que lorsque les populations atteignent des niveaux importants. La lutte contre le bunchy top ne peut pas être réalisée avec des produits chimiques contre les pucerons, et les dommages directs sont rarement assez graves pour nécessiter un traitement.

Thrips des fleurs (Thrips hawaiiensis)

À la surface des bananes naissantes, on observe fréquemment de petits insectes énergétiques au corps fin qui se déplacent, en particulier près de la « cloche », ou extrémité mâle, du régime frais. Les femelles matures mesurent 1 mm de long, sont clairement colorées d’orange brillant et de noir et se trouvent généralement à l’intérieur ou sous les bractées des fleurs. Les mâles (0,75 mm) se trouvent généralement sur la surface extérieure des bractées et sont d’une couleur paille claire. Les ailes translucides des thrips adultes se caractérisent par une frange de poils autour du bord extérieur qui dépasse dans le même plan que l’aile. Elles sont clairement visibles à l’aide d’une loupe x10. Injection d’un insecticide dans les bourgeons pour lutter contre le thrips.

Chenille du fruit (Tiracola plagiata)

L’envergure d’un papillon de nuit adulte est entre moyenne et grande, mesurant 50 à 60 mm. Les ailes antérieures, plus sombres, sont d’une couleur gris-brun terne, avec une tache brun foncé en forme de V sur les bords antérieurs. Les ailes postérieures sont d’une couleur brun-gris clair uniforme.

Les larves se nourrissent de fruits et de feuilles. Alors que les larves plus petites et plus jeunes se nourrissent de l’écorce des fruits immatures, les larves plus grandes percent profondément le fruit, laissant des taches brunes de forme irrégulière sur les surfaces exposées du fruit. En raison de leur taille, une ou deux larves peuvent endommager complètement les fruits du régime. Par rapport aux dégâts causés par la teigne du bananier, qui sont généralement moins profonds et limités à la face inférieure du fruit, là où il rejoint la tige de la grappe, les dégâts sont plus graves et plus évidents.

Comme les traitements des grappes pour lutter contre le thrips de la rouille et la tordeuse du bourgeon de la canne à sucre permettent de lutter efficacement contre la chenille du bananier, aucun contrôle supplémentaire n’est généralement nécessaire.

Thrips de la rouille (Chaetanaphothrips signipennis)

Le corps de l’adulte mesure 1,5 mm de long, il est jaune crème à brun doré et ses ailes sont finement plumeuses. La bande noire longitudinale unique du thrips adulte s’étend des poils noirs qui constituent le bord antérieur des ailes jusqu’au milieu de l’abdomen. À la base des ailes, les thrips adultes présentent deux taches sombres qui imitent des yeux. Ces taches permettent d’identifier les thrips mâles de la fleur de bananier, qui sont plus petits.

L’alimentation des adultes et des nymphes provoque des dégâts. Les indicateurs précoces comprennent les zones humides et enfumées où les colonies se rassemblent pour se nourrir et pondre leurs œufs à côté ou autour des fruits. Ces zones présentent alors des taches typiques allant du rouge rouille au brun foncé et au noir.

Les adultes et les larves présents sur les fruits et les plantes, ainsi que les pupes qui vivent dans le sol, doivent faire l’objet d’une lutte chimique. Une réinfestation continue se produira si le ravageur n’est pas contrôlé sur les deux sites, en particulier pendant les périodes chaudes et humides de l’année.

• Traitements du sol : La rouille du thrips sera temporairement maîtrisée grâce aux traitements contre le charançon du bananier en septembre et octobre.
• Traitements des fruits et des plantes : Un pesticide doit être appliqué sur tous les régimes, le pseudo-tronc et les drageons. Soyez prudent, car cette stratégie de lutte contre les ravageurs peut perturber les insectes utiles.
• Traitements des grappes : L’injection d’un pesticide contre la noctuelle de la tavelure offre une protection précoce des grappes contre le thrips de la rouille. Ensuite, il faut appliquer un pesticide sur la grappe ou appliquer la longueur nécessaire de ruban SusCon en même temps que la couverture de la grappe pour prolonger la protection jusqu’à la récolte.

 Tétranyque du bananier (Tetranychus lambi)

Le tétranyque du bananier est le plus important et le plus répandu des acariens ravageurs du bananier.

Les adultes ont normalement 8 pattes, mesurent moins de 0,5 mm de long et sont à peine visibles à l’œil nu. L’araignée du bananier et l’acarien à deux points sont similaires. L’araignée du bananier est de couleur paille et n’a pas de marques. La principale différence entre les deux espèces est que les infestations de tétranyques du bananier sont dépourvues de toiles délicates. Cependant, en cas d’infestation extrême, les acariens peuvent se déplacer sur les grappes et endommager les fruits. En général, seules les feuilles les plus basses et les plus anciennes sont détruites. Le long de la feuille, les taches de rouille qui étaient initialement séparées les unes des autres finissent par fusionner.

Les seuils d’intervention n’ont pas encore été établis ; cependant, si l’on constate que les jeunes feuilles contiennent des acariens et que l’on prévoit un temps sec ou chaud, il faut traiter pour arrêter les dégâts. Les acaricides sont plus efficaces lorsqu’ils sont utilisés à un stade précoce de l’infestation.

Pulvériser uniquement lorsque les plantes ne sont pas soumises à un stress dû à la chaleur ou à l’humidité, car il est difficile de couvrir les acariens sur la face inférieure des feuilles lorsque celles-ci sont flétries. Évitez de dépasser les doses et les quantités prescrites pour ne pas « brûler » les fruits. Vous pouvez lutter efficacement contre les acariens en utilisant des pulvérisateurs ou des brumisateurs bien calibrés et en programmant vos applications d’acaricide. Pour bien couvrir la surface inférieure des feuilles où vivent les acariens, il faut administrer une quantité suffisante (jusqu’à 500 L/ha). Dans la plupart des cas, un deuxième traitement doit être effectué 14 jours après le premier.

Cochenille du bananier ou cochenille du cocotier (Aspidiotus destructor)

Les tissus végétaux sont jaunis et décolorés localement à cause de cet insecte. Elle se nourrit en colonies circulaires sur la face inférieure des feuilles de bananier et peut s’accrocher aux fruits, aux pétioles et aux pédoncules. Tous les stades de la plante sont susceptibles d’être endommagés. Les plantes sont rabougries en raison des attaques sur les pseudo-tiges, les pétioles et les feuilles. Les attaques sévères peuvent tuer les bananiers infestés. Les dégâts sur les arbres se traduisent par une perte de feuilles, un rabougrissement et un dépérissement des plantes. L’infestation des grappes de fruits se traduit par des fruits malformés et invendables. Les fruits infestés par les cochenilles présentent des défauts, sont malformés et ne peuvent pas être vendus. La croissance de moisissures fuligineuses à la surface des plantes, en particulier sur les feuilles, est un effet secondaire de l’ICS qui réduit la photosynthèse. Les fourmis sont attirées par les excrétions sucrées, ce qui contribue à la propagation de l’insecte nuisible.

Des pulvérisations d’huiles insecticides sont utilisées pour se débarrasser des cochenilles. Les fourmis s’occupent de ces insectes et mangent le miellat qu’ils produisent. La solution à long terme pour le CSI est la lutte biologique. L’introduction d’ennemis naturels réduit la population du ravageur dans les pays où la cochenille est répandue. Les prédateurs naturels d’autres cochenilles peuvent évoluer pour manger A. destroyer au fur et à mesure de l’expansion de sa colonie. Un petit nombre de parasitoïdes et de prédateurs spécialisés et non spécifiques s’attaquent à la cochenille. Les coléoptères coccinellidés, dont Chilocorus spp, Cryptognatha nodiceps, Pseudoscymnus anomalus et Rhyzobius spp, sont les plus répandus. Bien que les recherches et les connaissances sur les parasitoïdes soient insuffisantes, Aphytis spp. et d’autres espèces d’Encarsia contribuent grandement à maintenir les populations d’insectes sous contrôle sur le terrain. (15)

Références:

1. https://www.promusa.org/
2. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/
3. https://apps.lucidcentral.org/
4. https://apps.lucidcentral.org/pppw_v11/text/web_full/entities/banana_moko_disease_525.htm
5. https://apps.lucidcentral.org/
6. https://www.promusa.org
7. https://apps.lucidcentral.org/
8. https://apps.lucidcentral.org/pppw_v11/text/web_full/entities/banana_streak_disease_215.htm
9. https://www.biisc.org/pest/banana-bunchy-top-virus/
10. https://www.dpi.nsw.gov.au/biosecurity/plant/insect-pests-and-plant-diseases/banana-bract-mosaic-virus
11. https://entnemdept.ufl.edu/
12. https://apps.lucidcentral.org/
13. https://www.business.qld.gov.au/i
14. https://www.plantwise.org/FullTextPDF/2020/20207800218.pdf
15. https://www.itfnet.org/
16. Aguayo, J., Mostert, D., Fourrier-Jeandel, C., Cerf-Wendling, I., Hostachy, B., Viljoen, A., & Ioos, R. (2017). Development of a hydrolysis probe-based real-time assay for the detection of tropical strains of Fusarium oxysporum f. sp. cubense race 4. PLoS One, 12(2), e0171767

Lectures complémentaires

La banane: Histoire de la culture, valeur nutritionnelle et bienfaits pour la santé

Informations sur le bananier et exigences environnementales

Sélection de variétés de bananes

Soins aux bananiers – Culture commerciale des bananes

Exigences en matière de sol et préparation du terrain pour les bananes

Distances de plantation des bananiers et systèmes de soutien

Besoins en eau des bananiers et systèmes d’irrigation

Besoins en éléments nutritifs des bananes et programme de fertilisation

Protection des bananiers – Principales maladies des bananiers

Protection des bananiers – Ravageurs communs des bananiers

Rendement, récolte, transformation et stockage des bananes

Exportations et marchés de la banane