Comment tailler vos caféiers dans un système agroforestier?

Les caféiers robusta et arabica sont taillés pour plusieurs raisons. L’une des principales raisons est de contrôler la taille et la forme de l’arbre, ce qui facilite l’entretien et la récolte des baies de café. La taille favorise également la croissance de nouvelles branches et de nouvelles feuilles, ce qui peut augmenter le rendement de l’arbre. En outre, la taille peut également contribuer à améliorer la qualité des grains de café en éliminant les branches malades ou endommagées et en permettant une meilleure circulation de la lumière et de l’air à l’intérieur de l’arbre. Dans l’ensemble, la taille permet d’optimiser la santé, la productivité et la qualité des caféiers.

Vous devez également tenir compte du cycle de vie de vos arbres. La taille massive d’une plantation est effectuée lorsque la plupart des arbres ont atteint un certain âge. Au fil des années, les plants de café se fatiguent, mais leur cycle de productivité peut être prolongé lorsque vous les taillez. Comme nous l’avons mentionné dans un article précédent, les caféiers connaissent deux types de croissance, végétative et productive. De nouvelles branches se développent constamment grâce à la croissance plagiotropique et orthotropique. Avec le temps, les vieilles branches cessent de produire des fleurs et des fruits, mais les nouvelles branches verticales et horizontales produisent. L’objectif de la taille est de stimuler la croissance et la production.

Types de taille :

1. L’étêtage : Elle est pratiquée sur les plantes au cours de leurs deux premières années de production afin de favoriser la croissance latérale de leurs branches. Tailler à une hauteur de 1,70 à 1,80 m au-dessus du sol pour les variétés courtes et moyennes. Ce type de taille est pratiqué pour les variétés qui ont tendance à être assez hautes, mais pour éviter qu’elles ne poussent trop. L’étêtage n’est pas couramment utilisé dans la région où je vis, car une fois qu’il est effectué, la plante cesse de croître verticalement et seule une croissance plagiotropique est induite. Dans ce cas, la tige acquiert une consistance plus épaisse et plus rigide. Cela ne lui permet pas de se plier lors de la collecte des grains. Ce facteur est important pour nous, car la récolte se fait manuellement au Guatemala. Le manque d’élasticité facilite la rupture lorsque l’on tire sur la tige pour atteindre les baies.
2. Taille haute : Cette opération est réalisée lorsque le cycle de productivité des arbres n’est pas terminé, mais que leur rendement a diminué par rapport aux années précédentes. La taille doit être effectuée à une hauteur de 1 à 1,20 m au-dessus du sol.
3. Taille basse/Stumping : elle doit être pratiquée si la plante est âgée, stressée et présente déjà une faible productivité. Cette taille consiste à couper la tige à une hauteur de 20 à 30 cm au-dessus du sol. Notez qu’en procédant ainsi, il ne reste que la tige. Comme il n’y a plus de branches, votre plante entrera dans une période de régénération où elle ne pourra pas produire de baies de café pendant environ deux ans. Cependant, une fois cette période passée, votre production s’améliorera. Vous pouvez utiliser une machette, une scie ou une petite tronçonneuse. Veillez à désinfecter vos outils avant de les utiliser. Pour ajouter une protection supplémentaire, la blessure de la tige peut être scellée en appliquant une pâte composée d’un mélange de chaux, de sulfate de cuivre et d’eau. Au Guatemala, les agriculteurs utilisent une machette pour mesurer les tailles basses. Au lieu d’utiliser un ruban à mesurer pour chaque arbre, ils utilisent leur outil pour mesurer la hauteur nécessaire de 30 cm. Cela permet de gagner du temps. Veillez à ce que la tige soit coupée en biais. L’inclinaison de la coupe permet d’éviter que l’eau ne s’accumule sur le dessus. L’eau doit pouvoir glisser. Sinon, elle risque de s’infiltrer dans la tige et de la faire pourrir.

Mesure de la taille basse. Au Guatemala, les agriculteurs utilisent une machette pour mesurer la taille basse.

La tige doit être taillée en biais.

4. Ébourgeonnage/épinglage : trois mois après une taille basse, des germes sortiront de la tige principale et deviendront éventuellement des tiges secondaires. Sélectionnez cinq ou six des pousses les plus vigoureuses et éliminez les autres. L’opération doit être répétée un mois plus tard, mais cette fois-ci en laissant deux ou trois pousses. Au cours des années suivantes, elles continueront à pousser et deviendront les tiges secondaires qui porteront les branches, les feuilles, les fleurs et les baies de café. La tige principale taillée est visible au centre. Sur les côtés, on peut apprécier trois tiges secondaires (résultat de la taille). Cette plante a été taillée deux ans avant que la photo ne soit prise. (2022)

4. Taille de courbure : comme son nom l’indique, elle consiste à courber la tige principale à un angle de 45° pour stimuler la croissance de nouveaux tissus et de nouvelles pousses. La plante doit être tirée vers le bas et attachée à un tuteur. Après quelques mois de pliage, de nouvelles pousses sortent verticalement, et il est recommandé de n’en laisser que deux ou trois. Veillez à sélectionner les pousses les plus proches du sol, car elles sont généralement plus épaisses et plus résistantes. Une fois que les pousses se sont développées, il convient de couper la tige principale d’origine. Ce type de taille est recommandé pour les plantes de moins de quatre ans qui sont malades et ont perdu leur feuillage. Stimuler la repousse de nouveaux tissus peut les aider à se rétablir. 

Cette autre plante (dans le cercle rouge sur la photo ci-dessus) a été accidentellement pliée après que le vent a fait tomber une branche d’un arbre. Même si ce n’était pas intentionnel, on peut voir les effets de la courbure puisque de nouvelles pousses ont commencé à se développer.

Outre les méthodes d’élagage présentées ci-dessus, de nombreux pays ont développé leurs propres pratiques d’élagage, qui reposent sur les principes de base des méthodes présentées ci-dessus. Avant de les essayer, il convient de se renseigner sur les pratiques locales de culture du café, car elles ont toutes une raison d’être.

Comme vous pouvez le constater, la méthode agroforestière de culture du café intègre l’agriculture dans un écosystème pleinement fonctionnel. Tout comme la taille est importante pour maintenir la forme et la santé de la plante, l’équilibre entre l’ombre et la lumière, l’incorporation de matériaux organiques et l’attraction de la biodiversité contribuent également à maintenir un équilibre entre la nature et l’agriculture.

Références

Smithsonian’s National Zoo & Conservation Institute, Ecological Benefits of Shade-Grown Coffee. https://nationalzoo.si.edu/migratory-birds/ecological-benefits-shade-grown-coffee

All About Coffee by William H. Ukers, 1935, Chapter XV: The botany of the Coffee Plant. P. 122-145 https://www.cluesheet.com/All-About-Coffee-XV.htm

Polinización del Café por Apis Mellifera L. y Otros Insectos en Costa Rica, F. Bobadilla, W. Ramírez B., 1991, Turrialba Vol. 41, No. 3, P.285-288 https://repositorio.catie.ac.cr/bitstream/handle/11554/10147/A0790e03-03.pdf?sequence=1&isAllowed=y

La Apicultura y el Café, una Combinación para Reducir los Efectos del Cambio Climático en la Región, Instituto Interamericano de Cooperación para la Agricultura IICA, Costa Rica. https://www.iica.int/es/prensa/noticias/la-apicultura-y-el-cafe-una-combinacion-estrategica-para-reducir-los-efectos-del

Guía Técnica de Caficultura, ANCAFÉ 2018, P.21.

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