Besoins en eau des avocatiers et systèmes d’irrigation

Besoins en eau de l’avocat

Un approvisionnement en eau suffisant et bien réparti est vital pour un verger d’avocats sain, capable d’offrir des rendements durablement élevés pendant de nombreuses années. L’avocat étant originaire des régions subtropicales et tropicales humides où les précipitations sont abondantes, la culture dans des zones climatiques et des conditions environnementales différentes peut nécessiter une irrigation supplémentaire pour couvrir les besoins en eau de la plante.

Après la transplantation, le cultivateur peut créer un bassin autour de chaque arbre pour recueillir l’eau de pluie ou d’irrigation. Le cultivateur peut arroser régulièrement les avocatiers nouvellement plantés jusqu’à ce qu’ils soient établis. La quantité et la fréquence d’irrigation changeront au fur et à mesure que les arbres mûrissent.

Dans mes champs en Crète (Grèce), les pluies d’hiver suffisent à couvrir les besoins en eau des avocatiers pendant cette période. Cependant, en été, j’irrigue au moyen de goutteurs une fois tous les dix jours, pendant 1 à 2 heures. Bien que cette pratique soit efficace pour mes vergers, je conseille aux autres producteurs d’avocats d’établir des programmes d’irrigation spécifiques pour leurs champs.  

De quelle quantité d’eau un avocatier a-t-il besoin ?

L’avocat est considéré comme une culture gourmande en eau. Les quantités exactes d’eau nécessaires dépendent des conditions environnementales, des caractéristiques du sol et de l’âge des arbres. En général, un arbre mature a besoin d’au moins 1 000 à 1 300 mm (40 à 50 pouces) de pluie par an (1). Dans les climats méditerranéens, un seul arbre peut avoir besoin de 51 mm (2 in) d’eau par semaine pendant les mois d’été secs et chauds. Plus précisément, d’après des données scientifiques, dans les climats chauds, la consommation d’eau de l’avocat est d’environ 45 litres par jour (l/jour) au printemps, de 136 à 220 l/jour pendant l’été et de 121 l/jour en automne (2, 3). L’avocatier a des racines peu profondes qui s’étendent principalement dans les 20-60 cm supérieurs du sol et ne sont pas très efficaces pour exploiter l’eau des couches plus profondes du sol. Par conséquent, les pluies et/ou l’irrigation doivent maintenir l’humidité dans les 15 à 20 cm supérieurs du sol (4).

Ces quantités doivent être apportées aux plantes en plus petites quantités avec des sessions d’irrigation plus fréquentes. Toutefois, l’agriculteur doit savoir qu’une irrigation légère trop fréquente peut favoriser la croissance d’un système racinaire peu profond, rendant la plante moins tolérante à la sécheresse et aux vents forts. L’inondation n’est pas souhaitable car elle favorise la pourriture des racines ainsi que le ruissellement de l’eau et des nutriments et devrait toujours être évitée, à mon avis.

Quand et comment irriguer un avocatier ? 

Les avocatiers ont de grandes feuilles souples et évaporent beaucoup d’eau par temps chaud, ils ont donc besoin d’un arrosage régulier (5). Les périodes les plus critiques sont la floraison et la nouaison. Pendant ces stades de croissance, l’agriculteur doit intervenir avec l’irrigation si les précipitations sont insuffisantes pour réduire la chute des fruits et augmenter leur taille finale (3).  

Pour déterminer la fréquence des séances d’irrigation, l’agriculteur doit tenir compte des :

  • Les conditions environnementales locales et saisonnières. Dans les régions où les étés sont longs, secs et chauds, une irrigation peut être nécessaire tous les 7 à 10 jours pendant l’été. Si, dans la plupart des cas, les précipitations hivernales peuvent couvrir les besoins en eau des plantes, il est préférable d’irriguer en cas de longues périodes de sécheresse et de dessèchement du sol. De nombreux agriculteurs utilisent le paillage (engrais vert) comme couverture du sol pour préserver l’humidité du sol.
  • les caractéristiques du sol (par exemple, des irrigations plus fréquentes avec des quantités d’eau moins importantes dans les sols sableux).
  • le niveau de stress acceptable que les arbres vont subir.
  • la disponibilité de l’eau.

Les meilleurs systèmes d’irrigation pour les avocatiers

Les deux principaux systèmes d’irrigation utilisés avec succès dans la culture des avocats sont le goutte-à-goutte et les arroseurs à faible volume. Vous pouvez irriguer vos arbres à l’aide d’un système de goutte-à-goutte avec deux à quatre goutteurs par arbre ou de petits goutteurs à micro-aspersion (2). Pour obtenir les meilleurs résultats, il est conseillé de placer les goutteurs sur le sol, à proximité des systèmes racinaires actifs (à la limite de la projection de la canopée). Au fur et à mesure de la croissance de l’arbre, n’oubliez pas de modifier également la position des goutteurs. Dans les vergers où un système d’irrigation goutte à goutte est utilisé, les agriculteurs peuvent choisir de fertiliser leurs arbres en utilisant la fertigation (= fertilisation + irrigation, c’est-à-dire des engrais hydrosolubles injectés dans le système d’irrigation). Si vous choisissez ce système, vous préférerez peut-être un système de formation à tronc unique pour vos arbres, avec une canopée plus haute qui n’interfère pas avec la distribution de l’eau. D’autre part, il a été rapporté que l’irrigation par aspersion améliore la taille des fruits et le pourcentage d’huile (6).

Les avocatiers sont sensibles à une forte salinité du sol. C’est pourquoi la qualité de l’eau d’irrigation joue un rôle important. Une eau contenant moins de 100 ppm de sels de chlorure convient à la culture des avocats (7). Une concentration élevée de fer (plus de 1 milligramme par litre) dans l’eau peut également créer des problèmes importants pour les producteurs d’avocats. Ce phénomène est plus fréquent lorsque l’on utilise des ressources en eau souterraines (4).

Comme mentionné ci-dessus, chaque champ est différent. Pour établir un programme d’irrigation plus adapté, l’agriculteur peut utiliser divers instruments pour évaluer avec précision le niveau d’humidité et déterminer l’eau facilement disponible. Certaines techniques rentables incluent l’utilisation de technologies simples comme les tensiomètres ou les blocs poreux qui peuvent aider un cultivateur à décider quand et combien irriguer (8, ici).

Référence

  1. https://www.californiaavocadogrowers.com/cultural-management-library/irrigating-avocado-trees
  2. http://ipm.ucanr.edu/PMG/GARDEN/FRUIT/CULTURAL/citruswatering.html
  3. http://www.avocadosource.com/journals/saaga/saaga_1991/saaga_1991_pg_91-93.pdf
  4. https://www.agric.wa.gov.au/spring/growing-avocados-irrigation-principles?nopaging=1#:~:text=Traditionally%20with%20avocados%2C%20the%20irrigation,much%20water%20from%20the%20soil.
  5. https://www.jica.go.jp/project/english/kenya/015/materials/c8h0vm0000f7o8cj-att/materials_02.pdf
  6. https://www.fao.org/3/X6902E/x6902e06.htm
  7. https://www.elgo.gr/images/ioanna/periodiko/Teyxos_22/AVOCADO.PDF
  8. https://www.californiaavocadogrowers.com/cultural-management-library/assess-avocado-grove-irrigation-methods

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